La transformation des entreprises pour une économie positive se fera par et pour les salariés.
Ils sont à la fois les acteurs et les bénéficiaires de la transformation positive des entreprises et de cette nouvelle façon d’envisager le business.
87% d’entre eux se disent prêts à s’engager dans l’économie positive.
Une enquête Opinionway réalisée en partenariat avec l’Institut de l’Économie Positive.

Tribune : Audrey Tcherkoff & Claudine Pagon
“L’économie positive : une économie au service des générations présentes et futures, qui favorise une croissance responsable, socialement juste et respectueuse de l’environnement.”
Face au traumatisme du Covid-19, la valeur sociale de l’entreprise et son rôle se sont imposés. Fin 2019 nous avons interrogé plus de 1000 salariés du secteur privé pour connaître leur perception sur l’Économie Positive car nous sommes convaincues que la transformation des entreprises se fera par et pour les salariés des entreprises, acteurs et bénéficiaires de la transformation positive des entreprises. Une nouvelle façon d’envisager le business, c’est le moment de le faire et tous ensemble.
Audrey, vous qui encouragez ce mouvement de l’économie positive depuis des années, avez-vous été satisfaite par les résultats de l’enquête ?
Forcément, c’est un plébiscite. Quand on présente le principe de l’économie positive aux salariés du secteur privé, ils répondent “favorable et très favorable” à 92%. Recueillir une telle adhésion sur une définition prouve que ce mouvement fait écho aux aspirations des individus. Pour appuyer ces résultats, Opinionway a reposé la question post-confinement, et les réponses sont identiques. Dans cette logique, il leur paraît également naturel que les entreprises jouent leur rôle.
Effectivement, c’est positif. Cependant pensez-vous que les salariés se sentent personnellement concernés par ce sujet qui peut paraître abstrait ?
Si 4% seulement des salariés pensent que leur entreprise est engagée dans l’économie positive, ils sont 92% à être favorables à ce que leur entreprise s’engage ! Et ils sont largement prêts à accompagner le mouvement. Le frein principal, exprimé par les salariés c’est … le dirigeant ! Alors dirigeants c’est le moment de saisir l’opportunité de fédérer vos équipes dans une dynamique positive.
Claudine, pour un dirigeant, comment passer de l’envie à l’action ?
L’enquête nous révèle que le dirigeant va pouvoir s’appuyer sur ses collaborateurs pour assurer cette transition. Co-construire sa raison d’être, faire participer ses salariés à définir le rôle sociétal et environnemental de leur entreprise est un levier de cohésion, donc de productivité. Imaginer des nouveaux produits pour répondre aux attentes durables des consommateurs ouvre des opportunités commerciales. Si l’autre frein exprimé par les salariés est financier, de nombreux succès prouvent que la transition vers l’économie positive est un levier de performances à valoriser auprès du dirigeant.
La transition vers l’économie positive serait donc un levier de business ?
Tout à fait. C’est un moyen d’être en phase avec consommateurs qui font jouer le “pouvoir de la carte bleue” en privilégiant les marques engagées et éthiques. C’est une réponse à la quête de sens des collaborateurs et en particulier des jeunes talents que nous souhaitons recruter. Enfin, c’est l’opportunité de découvrir de nouveaux marchés, d’innover et de faire des choix vertueux pour toute la chaîne de valeur de l’entreprise.
Audrey, que devons-nous changer pour passer à l’économie positive ?
Restaurer la priorité au long terme !
Il est impératif de sortir de « la dictature de l’urgence ». Le passage à une économie plus positive pourra aider à résoudre la crise et à relever les défis écologiques, technologiques, sociaux et politiques, auxquels nous devons faire face.
Notre Institut donne des moyens concrets pour atteindre cet objectif. Pour inverser la tendance, changer de paradigme, nous avons créé un outil d’évaluation, l’indice de positivité des entreprises, nécessaire qui permet d’évaluer les progrès accomplis ainsi que ceux qu’il reste à faire avec une feuille de route et des préconisations précises.
L’économie positive, c’est d’abord changer notre regard sur le monde. Nous devons nous pencher sur un autre rêve : un monde durable que nous serons fiers de léguer à nos enfants et aux générations suivantes. Il appartient à chacun d’entre nous de prendre réellement conscience de l’urgence de changer.
Claudine, quelles sont les méthodes à appliquer ?
A chaque entreprise sa trajectoire et ses objectifs. En partant d’un “diagnostic d’opportunités de développement pour l’économie positive”, on détermine une feuille de route avec des jalons et des priorités. Toutes les fonctions de l’entreprise peuvent contribuer à cette transformation : définir “sa raison d’être”, développer l’éco-conception, réorienter sa stratégie achat, embarquer ses collaborateurs, influencer son écosystème…. La mesure de l’impact pilote cette démarche qui se veut agile, on s’adapte au contexte et collaborative, on implique toutes les parties prenantes. Et notre enquête confirme que les salariés sont prêts. Bonne nouvelle pour accélérer le mouvement !