Paris obtient le score de 80,2 %
La ville de Paris a mesuré pour la première fois son indice de positivité et a obtenu un excellent score de 80,2%. Les résultats de cet indice sont révélés par Anne Hidalgo et Jacques Attali à l’Hôtel de Ville de Paris le 19 décembre 2019.
Développé par l’Institut de l’Economie Positive, l’indice de positivité est un outil de mesure globale de la performance des nations, des territoires et des entreprises sous l’angle d’une croissance positive, durable et inclusive prenant en compte l’intérêt des générations futures. La ville de Paris a été évaluée par l’indice de positivité des villes élaboré pour les villes françaises de plus de 100 000 habitants qui se décline en 26 indicateurs relatifs à l’environnement, à l’inclusion, au cadre de vie, à la gouvernance et à la dynamique économique. L’indice de positivité de la Ville de Paris a été calculé par l’Institut de l’Economie Positive en lien avec les équipes de la Ville en prenant en compte des données publiques et non publiques relatives à l’année 2018. Pour certains indicateurs, lorsque la donnée n’était pas disponible pour 2018, une donnée plus ancienne a été prise en compte.
L’indice de positivité de la Ville de Paris
Score global : 80,2 % Environnement positif : 69,3 % Dynamique positive : 84 % Inclusion positive : 75,4 % Cadre de vie positif : 80,5 % Gouvernance positive : 91,8 % |
Analyse globale
Les deux points forts de la ville de Paris sont sa gouvernance et sa dynamique économique.
Paris se veut également pionnière en termes de responsabilité sociétale et environnementale avec un Plan 2050 très dense et structuré afin de se conformer aux objectifs de l’accord de Paris.
Paris réalise une bonne performance dans la dimension évaluant le cadre de vie, notamment en matière de mobilité, d’accès aux services du numérique, d’attractivité démographique et de politiques culturelles.
Le recyclage, la qualité de l’air, l’insécurité lié au taux de criminalité et de délinquance, et l’accès aux soins de santé de secteur 1 sont les principaux axes d’amélioration de la ville de Paris.
En ce qui concerne les générations futures, un effort supplémentaire pourrait être mené concernant le nombre de jeunes présents au sein de l’administration et des instances élues.
Analyse détaillée des points forts de la Ville de Paris
Gouvernance positive
Du point de vue de la gouvernance, la Ville de Paris est particulièrement pionnière, puisqu’elle a mis en place un Conseil des générations futures, qui est une instance consultative, indépendante et paritaire qui a pour vocation de représenter la société civile parisienne et de réfléchir de manière prospective sur des thèmes qui concernent Paris et les Parisiens.
La ville est également exemplaire en matière de définition à l’échelle territoriale d’un plan opérationnel de déclinaison de l’Accord de Paris. Adopté pour la 1ère fois en 2007 puis actualisé en 2012 le Plan Climat de Paris a franchi un nouveau cap en 2018 en fixant de nouveaux objectifs pour mettre en œuvre l’Accord de Paris, en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (il est composé de plus de 500 mesures dans plusieurs domaines d’actions (transports, énergie, alimentation, déchets, cadre de vie, mobilisation, finance).
Paris innove également en matière de démocratie locale puisque la ville a mis en place des initiatives de concertation citoyenne (sur l’aménagement urbain par exemple) et un dispositif de budget participatif, qui propose aux Parisiens de décider de l’utilisation de 5% du budget d’investissement entre 2014 et 2020 soit un demi-milliard d’euros.
Paris obtient un excellent score à l’indicateur relatif à la parité dans les instances élues, avec 82 femmes et 81 hommes au Conseil de Paris.
Dynamique positive
La ville est considérée comme très solide financièrement : avec un indice de liquidité de 1,82, Paris se situe bien au-delà du seuil de viabilité financière fixé par les agences de notation dans leur évaluation des collectivités territoriales. La ville est d’ailleurs notée AA avec perspective stable par Fitch, soit la meilleure notation possible pour une collectivité locale française.
Paris obtient également le score maximum en matière d’attractivité auprès des créateurs d’entreprises calculé comme le rapport entre le nombre de créations (61 982) et le nombre de défaillances d’entreprises (2 766) par habitant. Reflet de cette attractivité au-delà des frontières françaises, Paris est devenu en 2018 la métropole européenne la plus attractive, passant pour la première fois devant Londres (source : Baromètre EY de l’attractivité).
Paris réalise une très bonne performance en matière d’engagement associatif avec 70 000 associations à Paris et 21 créations d’associations par 10 000 habitants. La part de population bénévole, qui s’élève à 31% de la population totale, est en revanche d’un niveau moyen. La capitale a récemment lancé plusieurs initiatives en faveur du monde associatif, comme le réseau de Maisons de la vie associative et citoyenne, le Carrefour des Associations parisiennes ainsi que des formations proposées aux acteurs associatifs.
L’engagement de la population active de la ville dans l’économie sociale et solidaire (7,7%) bien qu’inférieur à la moyenne nationale qui est de 10,5% en part relative, n’en demeure pas moins important en valeur absolue (147 600 salariés travaillant dans le secteur de l’ESS). Par ailleurs, l’ESS représente 10% du PIB parisien.
Cadre de vie positif
Paris obtient le score maximal pour l’indicateur relatif à la mobilité. Grâce à un maillage de métro et de bus particulièrement dense, 64% de la population active utilise les transports en commun. Cette performance se situe bien au-dessus de la moyenne des villes de plus de 100 000 habitants qui s’établit à 25%.
La ville démontre un très bon avancement en terme d’accès de ses habitants aux services du numérique grâce à une couverture du réseau 3 G/ 4 G de 96% sur son territoire et de plus de 80% des logements bénéficiant du haut débit.
Paris obtient également un bon score en matière d’attractivité démographique en particulier auprès de la population étudiante (322 000 étudiants à Paris) pour lequel la ville obtient la note maximale. Cependant, la ville a perdu des habitants : elle est passée de 2,5 millions d’habitants en 2011 à 2,3 millions d’habitants en 2018. Une tendance qui est souvent attribuée aux prix du logement à Paris.
Les politiques culturelles se distinguent par la densité de théâtres, de musées, de cinémas et de bibliothèques par habitant.
Inclusion positive
Les générations futures sont bien prises en compte par la ville en ce qui concerne l’enseignement, les places en crèche et les initiatives en faveur de l’insertion professionnelle :
Paris est très bien positionné en ce qui concerne les places en crèche avec 52 places en crèche pour 100 enfants. Le score de la ville est près de deux fois et demi supérieur à la moyenne nationale qui n’est que de 18 places pour 100 enfants.
Le bon score obtenu à l’indicateur relatif à la mixité sociale est lié au faible niveau de ségrégation sociale observée dans les établissements scolaires et mesuré par l’indice d’entropie à Paris (indice de 0,141/1 : plus le collège est proche de 0, plus cela veut dire qu’il accueille des élèves aussi variés que dans son académie). Il est d’ailleurs à noter que la ville a récemment décidé de lancer un Observatoire parisien de la mixité sociale et de la réussite éducative afin de mesurer les effets des politiques de soutien en faveur du maintien de cette diversité des profils socioéconomiques dans la capitale.
Paris obtient un assez bon score à l’indicateur relatif à l’insertion des jeunes calculé sur la base du taux de chômage des 15-24 ans. En effet, avec un taux de chômage de 21% Paris est plus performant que la moyenne des villes de plus de 100 000 habitants, dont le taux de chômage moyen est de 32% mais au niveau de la moyenne nationale. Cette performance est notamment permise grâce à des initiatives locales comme le forum Paris pour l’emploi des jeunes ou la Mission locale de Paris, financée par la ville et qui oriente chaque année près de 25 000 jeunes.
Paris obtient également un très bon score à l’indicateur relatif au logement social avec 21% de logements sociaux sur la totalité des résidences principales du territoire, soit un pourcentage proche de l’objectif de 25% à 2025 fixé par la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain (SRU). Cette tendance ne cesse de s’améliorer avec des estimations à la hausse pour l’année en cours, à plus de 23%.
Environnement positif
Paris se veut également pionnière en termes de responsabilité sociétale et environnementale avec un Plan 2050 très dense et structuré afin de se conformer aux objectifs de l’accord de Paris.
Avec une part de 17% d’énergies renouvelables dans sa consommation totale d’énergie, Paris obtient un bon score à cet indicateur. La ville est sur la trajectoire visant à dépasser l’objectif de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, qui correspond à une part de 23% d’énergie renouvelable dans la consommation totale en 2020. En effet, la capitale prévoit d’atteindre 25 % d’énergies renouvelables dans sa consommation d’ici à 2020 dans le cadre du nouveau Plan Climat qui vise à guider Paris vers la neutralité carbone à horizon 2050 et qui constitue une mise en œuvre concrète des engagements pris par la France lors de la COP 21.
Paris obtient un très bon score en matière de gestion de l’eau grâce à la combinaison de deux facteurs positifs : en 2018 la ville s’est vue attribuer par l’ARS le score maximum (A) quant à la qualité de l’eau distribuée, et elle présente un taux de rendement de son réseau de distribution d’eau potable de plus de 90% ce qui est très supérieur à la norme nationale fixée à 85%. Le modèle industriel de la gestion de l’eau par Eau de Paris est arrivé à quasi-maturité. La ville vise un taux de rendement de 92% en 2020 grâce à la mise en place d’un plan d’action visant à réduire les pertes en eau, qu’elles soient « réelles », causées principalement par des fuites, ou « apparentes », liées notamment au sous comptage des compteurs.
Avec 29% de la surface de son territoire couverts par des espaces verts ou végétalisés, Paris obtient un bon score en matière de protection des milieux naturels et de la biodiversité. Dans le cadre de son Plan Climat, la ville s’est fixée un objectif ambitieux atteindre 40% de surfaces perméables et végétales d’ici à 2050.